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Cette page a pour vocation de partager ma recherche sur L'Astrée d'Honoré d'Urfé intitulée La Peinture et l'Architecture dans L'Astrée sous l'Angle de la Curiosité.
Cette recherche a fait office de mémoire pour l'obtention de ma licence (équivalente à un(e) maîtrise/master) à l'Université de Genève en 2008.
Une version imprimée est déposée à la bibliothèque de la Faculté des lettres (référence bibliothèque).
Photo Yves Caillat © Archives Larbor / www.larousse.fr
Elle est à disposition ici en version électronique : Mémoire Astrée pdf
Pour me contacter : david.parlier@bluemail.ch
Extrait de l'introduction :
« Pour notre part, nous nous concentrerons sur l’ambivalence occasionnée par les ekphrasis de L’Astrée[1]. Le doute concerne ici la confrontation entre l’art et la nature. Tantôt, la simplicité naturelle est présentée comme un idéal[2], tantôt c’est l’artifice qui suscite l’admiration des personnages du roman. Notre objectif sera de tenter de déterminer s’il est possible de donner une signification à cette ambivalence. Pour ce faire, nous solliciterons une notion essentielle à la Renaissance, à savoir la curiosité, parce qu’elle permet d’examiner les rapports qu’entretiennent les œuvres décrites dans L’Astrée avec la morale[3]. En effet, c’est là notre hypothèse, derrière la confrontation entre l’art et la nature, se dissimulerait une réflexion sur la moralité de l’art. »
[1] Nous nous limiterons aux passages concernant la peinture et l’architecture. Par ailleurs, nous n’avons travaillé que sur les deux premiers volumes du roman, c’est-à-dire ceux qui contiennent le plus d’ekphrasis. Précisons encore que notre édition de référence est Urfé, Honoré d’, L’Astrée, Genève, Slatkine, 1966. C’est cette édition qui est généralement citée dans les textes critiques récents.
[2] La nymphe Léonide, lassée par la vie à la cour (nous y reviendrons), déclare au début de la deuxième partie de L’Astrée : « Les choses que nature produict, sont toujours plus parfaictes que celles qui procedent de l’art. » L’Astrée, II, p. 72. Noémi Hepp, se basant sur ces propos, affirme que pour Honoré d’Urfé la perfection était dans la nature. Hepp, Noémi, Homère en France au XVIIe siècle, Paris, Klincksieck, 1968, p. 222. L’idée est reprise dans Bertaud, Madeleine, « L’Art de bien vivre des bergers de L’Astrée » in L’Astrée et Polexandre : du roman pastoral au roman héroïque, Genève, Droz, 1986, p. 26.
[3] Nous définirons la notion de curiosité au fur et à mesure de notre recherche. Pour l’instant, contentons-nous de dire qu’à travers elle, les moralistes de la Renaissance condamnaient tout ce qui détourne du sacré. Une science est jugée vaine si elle n’a pas de finalité morale, et il en va de même pour une œuvre d’art qui ne délivre pas de message spirituel. Céard, Jean (dir.), La curiosité à la Renaissance, Paris, Société d’édition d’enseignement supérieur, 1986 ; Defaux, Gérard, Le Curieux, le glorieux et la sagesse du monde dans la première moitié du XVIe siècle : l’exemple de Panurge, Lexington ky, French forum, 1982.
Résumé pour la page L'Astrée de Wikipédia :
Art et nature dans L'Astrée / Le roman comporte de nombreuses descriptions d’œuvres d’art (ekphrasis) qui célèbrent les compétences des maîtres de la Renaissance. Les œuvres décrites par Honoré d’Urfé sont si spectaculaires qu’elles créent l'illusion de la réalité (thème cher à la littérature baroque) et les personnages ne sont parfois plus en mesure de déterminer ce qui est vrai. C'est ce qui arrive notamment à Céladon après son saut dans le Lignon, lorsqu'il se réveille dans une chambre ornée de représentations mythologiques.
On trouve également dans le roman des œuvres beaucoup plus simples, comme le temple en l'honneur d'Astrée que Céladon construit de ses propres mains et à l'aide seulement d'arbres qu'il recourbe. Si ces œuvres apparaissent rudimentaires d'un point de vue technique, elles sont essentielles car elles délivrent un message spirituel.
Table des matières :
1) Introduction
2) L’Art dans L’Astrée : l’ombre de l’orgueil
2.1) La Vie à la cour
L’opposition entre la cour et la campagne
Le règne de l’artifice
La science sans conscience
2.2) La Peinture
La représentation de Saturne
L’histoire peinte de Damon et de Fortune
2.3) L’Architecture
La grotte artificielle de la magicienne Mandrague
Le jardin de la nymphe Galathée
3) La Recherche de l’idéal : l’art et la nature
3.1) La Nature comme accès au sacré
La grotte de Céladon
3.2) L’Art inspiré par la nature
Le temple d’Astrée
4) Conclusion
5) Annexes
6) Bibliographie
7) Table des matières